L'importance de viser l'excellence plutôt que la performance dans notre service de louange

On parle depuis quelques années de l’anxiété de performance que ce soit chez les adultes ou même les enfants.

Selon l’éducation que nous avons reçue, elle peut se développer à un âge précoce et nous pouvons la « traîner » jusqu’à un âge adulte.

Pour ma part, j’ai été élevé dans une famille où la performance était importante, avoir les meilleures notes, le meilleur bulletin, gagner des médailles d’or en compétition, avoir la chambre toujours rangée, tout devait être parfait… sous peur de punitions.

C’est en vieillissant et en ayant moi-même des enfants que j’ai pris conscience de cet état d’esprit, de ce système de pensée sous lequel j’opérais.

Comprenez-moi bien il n’y a rien de mal à pousser son enfant dans ses capacités, à l’encourager à donner le meilleur de lui-même.

Je me suis aperçue que je faisais toutes ces choses pour être parfaite et ainsi gagner l’amour et éviter les punitions. Après avoir fait un burn-out avec crise d’anxiété à répétitions, je me suis penchée sur le sujet et je suis allée consulter un psychothérapeute chrétien qui m’accompagnée dans mon processus.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un trouble mental spécifique, l’anxiété « de performance » est une inquiétude excessive reliée à la performance et à la peur de l’échec. Elle se caractérise principalement par une forte appréhension face aux évaluations ou à toute autre situation où l’on peut se sentir jugé.

Malheureusement ce sentiment de performance nous pouvons le vivre à un moment ou un autre de notre vie, il peut même nous être imposé dans le milieu dans lequel nous évoluons.

Je me permets de transposer cela à notre vie d’église et à notre service pour Dieu.

J’ai à plusieurs reprises entendu des leaders dire : « Nous sommes dans une culture d’excellence » alors qu’au contraire la culture imposée était une culture de performance.

Il n’y a rien de mal à vouloir donner notre meilleur pour Dieu et à le représenter du mieux que nous le pouvons.

Nous avons un Dieu grandiose, un Dieu d’excellence et non un Dieu de performance.

Regardons ensemble les définitions du Dictionnaire Robert :

Performance:

Résultat obtenu dans une compétition.

Rendement, résultat le meilleur.

Exploit, réussite remarquable. ➙ prouesse.

Œuvre artistique conçue comme un évènement, une action en train de se faire.

Excellence:

Caractère de ce qui est excellent, ne peut être meilleur.

Degré éminent de qualité, de valeur de quelqu'un, de quelque chose dans son genre.

On voit ici que la performance est axée sur le résultat final, sur ce que l’on voit, tandis que l’excellence semble une notion plus abstraite.

La filiation c’est un héritage.

La filiation c’est se reposer dans notre identité de fils et de filles de Dieu et de savoir que nous sommes aimés, peu importe ce que nous faisons ou ne faisons pas.

Quand ton repos est après de notre Père céleste, le meilleur de toi ressort et le fruit de l’excellence est produit naturellement.

La performance cependant crie « tout doit être parfait ou sinon on ne m’aimera pas ». Qu’on le veuille ou non, notre culture moderne requiert la performance, elle est partout, même dans l’église.

Il est important d’examiner son cœur pour voir sous quel système de pensée nous opérons:

Est-ce que je fais les choses pour être aimé ou par amour ?

Si je fais les choses pour être aimé de Dieu, je n’ai pas compris ce qu’est la grâce, ce qu’est son amour extravagant ni ce qu’est le sacrifice de Jésus.

Si je fais les choses parce que j’aime Dieu, en reconnaissant qu’Il m’a aimée en premier et que Jésus s’est sacrifié pour moi, la racine ici est bien différente.

La performance produit la honte, résultat direct de la prise de conscience de l’échec.

La honte enlève le focus de Dieu et le place sur nous.

Nous n’avons pas été créés pour vivre dans la honte.

Avec la honte vient le jugement et donc la peur d’être jugé ou rejeté.

Il y a un seul juge et c’est Dieu.

« Pour moi, il m'importe fort peu d'être jugé par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-même, car je ne me sens coupable de rien; mais ce n'est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c'est le Seigneur.

C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due. » 1 Corinthiens 4, 3-5

Crois-tu des choses à propos de Dieu qui ne sont pas vraies?

Crois-tu que Dieu t’aimera plus parce que tu es parfait, parce que tu n’as pas péché aujourd’hui ou parce que tu as servi tous les dimanches ce mois-ci à l’église?

Cependant cela NE VEUT PAS dire que nous devons faire notre service pour Dieu de façon lamentable et ne pas chercher à s’améliorer ! Oh que non!

Cela veut dire par exemple, que je vais donner le meilleur de moi-même le dimanche matin lorsque je sers, que je vais pratiquer mon instrument ou ma voix, que je vais lire ma Parole, prier, me préparer parce que c’est MA responsabilité, parce que j’aurai tout fait ce qui est en MON pouvoir et j’aurai laissé Dieu être Dieu!

Trop souvent, j’ai entendu des gens qui étaient paresseux dire que Dieu allait agir et ils s’en servaient comme excuse pour ne pas se préparer, ne pas travailler et ne pas s’améliorer. Ce n’est pas de l’excellence ni d’être spirituel, c’est de la fainéantise (vraiment désolée si cela paraît un peu dur).

La perfection ou l’excellence c’est une affaire de cœur, de ton cœur vis-à-vis de Dieu, de ton cœur vis-à-vis des autres.